Sur les quatre personnes qui étaient poursuivies dans ce dossier pour homicide involontaire, deux ont été condamnées et deux autres relaxées. Le chef de la division électricité du CNHU et son collaborateur ont écopé de deux ans de prison ferme et une amende de 200 000 francs CFA (l’équivalent de 300 euros). Ils étaient poursuivis pour homicide involontaire et le ministère public avait requis 24 mois de prison, dont 12 ferme, contre ces deux agents de l’hôpital.
Au-delà des réquisitions
Me Valentin Akoha, avocat du chef de la division électricité du CNHU, relève que le juge est allé au-delà des réquisitions du ministère public. Il se dit « déçu » par ce verdict et envisage de faire appel. Au cours des débats, son client avait déclaré avoir oublié de remettre le service de réanimation sur le réseau électrique normal quand le courant a été rétabli, rappelle-t-il : « Une déception, parce que le ministère public a requis un an et le juge est allé au-delà. Ce qui s’est passé relève pour moi d’un accident. Je ne change rien à ce que j’ai plaidé, je pense qu’il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter ce qui est arrivé. Mais le juge a décidé que, comme c’était lui au départ qui avait oublié, il devait condamner tous les deux. Mais franchement, je ne suis pas d’accord et je vais devoir faire appel. »
Les deux autres personnes qui étaient poursuivies sont des agents de la société Palutech, chargée du bon fonctionnement du générateur du service de réanimation. Tous deux ont été relaxés. La justice a estimé que l’infraction n’était pas constituée.
Conclusions attendues
Augustin Adeniyi a perdu sa fille Lydia, qui se trouvait en réanimation au moment de la coupure de courant. Ce verdict ne l’intéresse pas. « Cela m’est égal. Mon objectif était un cri d’alarme, pour que les opinions nationale et internationale soient au courant de ce qui se passe, et qu’il n’y ait plus jamais cela, qu’on ne s’amuse pas avec la vie des êtres humains. Qu’ils soient condamnés pour deux ans ou autre, cela ne fera pas revenir ma fille », lâche-t-il.
Concernant l’affaire, les conclusions du rapport commandé à l’autorité de régulation de la santé sont toujours attendues. Elle avait été saisie par le président Patrice Talon suite au drame.